De la vraie défense de la langue basque à Ustaritz
Lors de la séance du conseil municipal du 07 décembre dernier, à l'occasion d'une de ses interventions, l'un des membres de la majorité municipale, comme de coutume s'est exprimé en premier lieu en langue basque, mais avec une différence notable cette fois-ci, en effet il a catégoriquement refusé, dans un second temps, de traduire en français, à l'attention des nombreux élus non bascophones, le sens et la portée de son intervention.
04 Janvier 2018 | JC SAINT-JEAN, POUR LA LISTE USTARITZ AVEC BON SENS
Cela malgré la claire et ferme demande de notre groupe, à ce qu'il y procède, compte tenu que ce sont les règles de la république qui s'appliquent sur le plan constitutionnel, lors de la tenue et du déroulement d'un conseil municipal!?
Nous considérons que ce précédent inadmissible, pouvant se reproduire, porte atteinte aux droits des élus francophones, dans l'exercice officiel de leur mandat, car ne maîtrisant pas la langue basque. Il peut aussi relever d'un caractère discriminatoire à leur endroit!?
Cela est d'autant plus regrettable, qu'un autre membre de cette même majorité, prenant à son tour la parole dans le déroulement de cette réunion, a tout naturellement traduit en français, sous forme de résumé, son intervention faite tout d'abord en basque; forme d'intervention en deux temps, qui n'appelle aucune objection de notre part.
RAPPEL DE NOTRE POSITION
Le conseil municipal d'Ustaritz avait adopté une délibération en date du 26 juin 2014, par 22 voix pour, 4 contre (Ustaritz avec bon sens) et 3 abstentions, relative à l'officialisation de la langue basque à Ustaritz, au même titre que le français. Notre groupe avait voté négativement essentiellement pour des raisons de constitutionnalité, nonobstant notre attachement et notre respect pour la langue de notre terre natale. En 2015, le tribunal administratif de Pau, a annulé cette délibération.
Depuis lors, la rédaction dans les 2 langues, tant des notes de synthèse que des P.V. des délibérations discutées et adoptées en C.M., n'a fait l' objet d'aucune réserve de notre part.
Nous précisons également que lors de ce dernier C.M., nous avons voté favorablement une participation financière en faveur du Lycée immersif basque, Bernard Etxepare à Bayonne.
Enfin nous rappelons que dans notre programme, nous nous étions engagé à développer la culture et la langue basque. Convaincus que le domaine scolaire est un des vecteurs primordiaux pour leurs développements.
L'ATTITUDE DE CET ELU DESSERT LA LANGUE BASQUE
Tout d'abord elle ne respecte pas, dans un état de droit, la décision du tribunal de Pau, sur l'usage officiel de la langue constitutionnelle, devant être utilisé dans le cadre des activités officielles. Nous estimons que le déroulement des séance d'un conseil municipal, impliquant des échanges contradictoires entre les élus, entrent dans le champ de cet usage officiel.
Nous relevons aussi, qu'elle est incohérente avec la revendication d'une parité entre la langue officielle, le français, et le basque, revendiquée par les tenants de la sensibilité politique à laquelle appartient cet élu.
En outre elle ne permet pas aux élus, non bascophones, d'apporter une réponse, éventuellement contradictoire, lors des échanges sur des délibérations, ces derniers n'ayant pas la compréhension de la teneur et de la portée des propos tenus.
Si cette attitude devait persister, nous craignons qu'elle induise, non seulement un sentiment de discrimination au sein des élus, mais aussi qu'elle altère inutilement, l'esprit du bon déroulement général des sessions du conseil, que l'on peut constater à ce jour, dans le respect des analyses et des positions des uns et des autres.
PRINCIPES DE REALITES
Citation, les (…) sont de nous: "Journal SUD OUEST Combien d'habitants parlent le basque?
Publié le 06/02/2013 à 06h00, modifié le 06/02/2013 à 13h36 par Benoît Martin Selon une étude, une personne sur cinq est bascophone en Pays basque français (…).
Côté français, si 30,6 % des 65 ans et plus parlent le basque, ils ne sont plus que 15 % chez les 35-49 ans et 14 % chez les 25-34 ans. Petite lueur d'espoir chez les défenseurs de la langue, le taux de locuteurs remonte à 18 % chez les 16-24 ans. Et entre la petite enfance et lÀ¢ge de 16 ans, la proportion des bascophones a doublé.
La pratique de la langue varie aussi très fortement, d'un secteur géographique à l'autre. Le BAB est le moins bascophone des territoires avec 9 % de bilingues. Dans le reste du Labourd, le taux remonte à 24 % (…). Fin de citation
Ustaritz reflète cette situation du basque, mais nous devons croire qu'en Labourd et notamment dans notre commune, la dynamique est plus positive, malgré le formidable défi que représente l'apport de nouvelles populations, dans le cadre du développement immobilier exponentiel. Ceci avec toutes les diversités, sociales, politiques, culturelles et.....linguistiques, que cela induit!?
Avec une population qui dans moins d'une dizaine d'année, avoisinera les 10 000 habitants, la langue basque et ses locuteurs, dont notre protagoniste, seront confrontés avec une "parité" de 3 ou 4 langues, si dans l'intervalle, la constitution française, intègre le statut des langues régionales et.....minoritaires!?A l'heure actuelle, combien de langues différentes, dont certaines minoritaires, sont parlées sur les 3 Provinces?
Nous rappelons qu'à Bayonne, les panneaux de signalisation urbaine, sont rédigées en 3 langues: Français, Basque et Gascon! Pour Ustaritz, ce sera peut-être une langue supplémentaire que l'histoire a déjà entendue? Dans ce cas de figure en quelle (s) langue (s) officielle (s), devront être rédigés les P.V. des C.M. pour la retranscription des débats du conseil municipal à Ustaritz?
Le repliement sur soi n'est jamais bon et peut entraîner un effet contre productif, par rapport à l'objectif recherché. Nous vivons dans un monde de plus en ouvert, dans lequel les échanges culturels, économiques et linguistiques s'entremêlent et induisent de plus en plus une société multi: raciale, linguistique, culturelle, politique et religieuse. C'est ainsi!
Le défi est celui de trouver le meilleur équilibre entre la préservation de notre identité et celui de la nécessaire ouverture!?
LE BON SENS DOIT PREVALOIR
Dans un contexte où la société civile, en rapport avec la "Paix au Pays-Basque", dans un esprit d'apaisement et de rassemblement de TOUTES les sensibilités, cherche à aboutir à un règlement définitif du "conflit basque", il nous apparaît que, d'une part ce genre d'attitude doit être bannie et d'autre part, qu'il est plutôt nécessaire d'apporter notre contribution au consensus général qui se développe.
Notre groupe municipal, sans étiquette politique, (voir les articles à ce sujet sur notre site internet: 'Réfléchir Ustaritz'), rassemble des avis et des positions différents sur le plan politique, voilà pourquoi en TANT QUE GROUPE, dans le respect de ces différences, nous nous sommes abstenus lors du vote de la motion sur les prisonniers basques. Ce qui n'a pas empêché, certains d'entre nous, à TITRE PERSONNEL, de signer la motion en fin de C.M..
En revanche, tant pour notre groupe, que celui de notre liste présentée pour les dernières élections municipales, la convergence est totale pour ce qui est de l'objectif du développement et de la pérennité de la langue basque!
Voilà pourquoi, compte tenu de toutes ces raisons, nous souhaitons vivement que cet épisode, ne soit qu'accidentel et qu'à l'avenir, sur cette forme d'intervention, les uns et les autres assument leur devoir et leur responsabilité, compte tenu de l'intérêt supérieur, non seulement de notre village, du Pays-Basque si cher à nos coeurs, mais aussi pour celui de cette langue basque intemporelle.